mercredi 26 mai 2010

Auckland II, partie 2

Le week-end à Auckland n'est pas fini (je sais, je l'ai déjà dit à la fin du dernier message). Mais il faut bien commencer par quelque chose. Ce jour-là, direction le parc d'Auckland, parc assez gigantesque où se trouve le musée de la ville : le War Memorial.

Le musée (et accessoirement le parc) se trouvent sur une colline, relativement loin du centre-ville. Surtout parce qu'il faut faire quelques détours pour y accéder : apparemment, les gens ne peuvent pas traverser une route à 2*2 voies sans passage avec feu...

Le musée s'appelle le War Memorial. Étrange non ? En fait, le musée était à la base un monument pour commémorer les soldats néo-zélandais morts en Europe pendant la 1ère Guerre Mondiale. Il a ensuite été agrandi pour permettre la commémoration des morts de la 2nde Guerre Mondiale, et des guerres suivantes auxquelles la NZ a participé.


Alors, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais (si l'on néglige les travaux, bizarrement omniprésent dans la ville... C'est un complot des chinois du FBI pour m'empêcher de profiter pleinement des monuments ??? Cours Damien, cours !) le style est quelque peu grandiloquent.
Néanmoins, après quelques années comme simple mémorial, le musée de la ville a été déplacé ici (ils avaient de la place à revendre). Mais rentrons un peu dans le musée.

Au-dessus du (gigantesque) hall d'entrée, 2 étages au-dessus de moi, un vitrail indiquant les colonies anglaises de l'époque (1919, date de la construction du monument).

Dans les collections, en plus des traditionnels taonga maoris (trésor en maori), il est possible de voir un petite démonstration de danses et d'armes maories.


Rassurez-vous, il ne nous a pas demandé de lui remettre nos porte-feuilles. Il est gentil en fait (euh, de loin en tout cas...). Sinon, toujours des pièces d'architecture et de sculptures maoris et des trésors océaniens.

Ouh un garde-manger !

L'intérieur d'un marae.

D'autres salles contiennent des éléments d'arts décoratifs, européens d'époque pré-colonial ayant appartenu à des collectionneurs à des objets créés en NZ :


Cet objet n'est pas fait en ambre, mais à partir de la résine d'un arbre typiquement néo-zélandais : le kauri. Qui maintenant est assez difficile à trouver maintenant car le tronc de cet arbre est excellent pour toutes sortes d'industries, donc il a été très (trop) exploité. Mais continuons un peu la visite. Comme assez souvent en NZ, les musées combinent musée d'Histoire et musée d'histoire naturelle. Ici, deux particularités : il y a quelques espèces vivantes...

...en plus des empaillées...

...mais aussi une section consacrée à l'histoire naturelle du point de vue maorie. Ce qui est inédit en NZ. Et c'est assez drôle de voir que dans la vision maorie, toute chose descend d'un être originel. Même une pierre ! D'ailleurs, les écrevisses ont un ancêtre commun avec une sorte de pierre...

Mais passons à la raison de l'appellation du musée : le mémorial. Le dernier étage est la partie contenant tous les souvenirs des guerres néo-zélandaises et extérieures auxquelles la NZ a participé. Voici le mémorial de la 1ère Guerre Mondiale :

Je parle des guerres néo-zélandaises car le pays a connu deux guerres au sein même du pays : les guerres du mousquet, et la guerre du Waikato.


Mais pourquoi le mousquet ? Avant la colonisation, l'île était uniquement peuplée (hors maoris) de baleiniers, de chasseurs de phoques, de missionnaires et de quelques personnes et aventuriers. Les maoris se faisaient souvent la guerre, pour une offense ou pour contrôler un peu plus de territoire. Avant l'arrivée des pakehas, les batailles étaient au corps à corps. Et les pa (les villages fortifiés) étaient fait de bois. Le problème, c'est que les européens ont fait du commerce avec les maoris. Et les maoris ont bien vu que les mousquets étaient des armes très puissantes. Donc le commerce de ces armes a augmenté, et l'équilibre des forces a radicalement changé. Donc de nombreuses guerres ont décimé une partie des maoris à cause des armes à feu. Ce sont d'ailleurs ces guerres, entre autres, qui ont poussés les anglais à coloniser l'île, pour contrôler le commerce des armes.

La colonisation a été faite grâce à la signature d'un traité : le traité de Waitangi. Le problème, c'est que les 3 versions (anglais, maoris, traduction anglaise de la version maorie) différaient sur des notions. Donc les maoris ont commencé à se faire voler des terres, et pour éviter cela les maoris ont mis en place un royaume (le Kingitanga, toujours existant) après la découverte de la notion de royaume lors d'une visite d'un chef auprès de la reine Victoria. La création du royaume maori a été pris comme une rébellion par les anglais, ce qui a déclenché une guerre sanglante. Le royaume a subsisté malgré sa défaite mais a perdu pratiquement tous ces pouvoirs (le Kingitanga était indépendant de la couronne britannique lors de sa création) et les maoris ont eu plus de difficultés pour garder leurs terres pendant plus d'un siècle.

Plus tard, la NZ a participé à toutes les guerres de la Grande Bretagne : les guerres des Boers (en Afrique du Sud), les deux guerres mondiales. Mais aussi a des guerres américaines, comme au Vietnam... Pendant la 2nde Guerre Mondiale, elle a eu la particularité de combattre sur deux fronts, puisque la menace nippone était très très proche. D'ailleurs le musée possède un authentique "Zéro", avion de chasse japonais ainsi que l'équipement de son pilote.


Et pour finir avec ce musée, petit passage par le deuxième mémorial, cette fois pour les soldats tombés pendant les guerres postérieures à 1919.

Mais après cette visite, puisque je me trouve dans un parc, je me devais de le visiter. A proximité du musée se trouvent des serres, construites lors d'une exposition dans les années 1920 : le Winter Garden. Quatre zones, dont deux bâtiments, forment les jardins d'hiver : la serre tempérée, la serre tropicale, le jardin central et le parc des fougères. Voilà la serre tempérée :

Le jardin central :

Et la serre tropicale :


D'ailleurs, elle était peuplée d'hommes-plantes, qui contemplaient étrangement le bassin à nénuphars. Je pense qu'ils font partie du complot.

Ce week-end s'achève sur cette visite, avant de reprendre le bus pour retourner à Hamilton...

mercredi 19 mai 2010

Auckland II, le retour !

J'avais dit que je retournerai à Auckland. C'est fait, j'y suis revenu ! Ok, je n'avais pas vraiment le choix de toute façon, vu que mon avion de retour doit partir de l'aéroport d'Auckland... Mais je ne suis pas encore parti, donc j'en ai profité pour visiter la plus grande ville du pays (enfin, agglomération du pays).

D'abord, j'ai fait un petit tour de quelques coins touristiques, mais non visitables. Déjà, un bâtiment curieux :

Passons à The Edge, le cœur artistique et administratif de la ville : c'est là que se trouvent le cinéma qui possède une salle IMAX (c'est le seul cinéma IMAX de NZ), l'Aotea Centre (qui regroupent de nombreuses salles de théâtre et des auditoriums), le Civic Theatre et la mairie, qui possède une immense salle de spectacle. Commençons par la mairie :

Sur la prochaine photo, vous pouvez voir à gauche le cinéma, au milieu, la salle IMAX et le centre commercial en dessous et à droite, le Civic, grande salle de spectacle :


D'ailleurs, en ce moment, comme vous pouvez le voir, une comédie musicale de Broadway y passe : Avenue Q. Les Teubreux qui suivent ce blog connaissent déjà une chanson de cette comédie musicale. Ensuite, petit tour à l'université d'Auckland. Drôle d'idée non ? En fait, j'y suis juste allé pour voir la tour de l'horloge :


Maintenant, le symbole de la ville : la Sky Tower. La "petite" tour mesure 328m, et est donc la plus haute tour de tout l'hémisphère sud. Elle se voit d'un peu partout en ville, même de nuit, à part dans la CBD (qui correspond à l'hypercentre d'Auckland), car souvent cachée par les buildings.

Pas bien haute non ? On peut monter sur cette tour. Donc j'y suis allé. En fait, un peu comme sur la Tour Eiffel, il existe plusieurs niveaux d'observation. Cinq étages sont accessibles, dont deux restaurants et un café. Les deux autres sont l'observatoire principal et le Sky Deck, à respectivement 186 et 220m. Et rien que 186m, c'est haut :

Néanmoins, le plus beau panorama se trouve "en-haut", à 220m :

En effet, les deux observatoires couvrent 360°. Mais le panorama du Sky Deck n'est pas caché par des gros montants entre les vitres. Voilà quelques images du panorama. Au fond de cette photo, vous pouvez voir une île à la forme conique. En fait, il s'agit d'un volcan...dont la dernière éruption date d'il y a 600 ans. En fait, c'est la particularité d'Auckland : la ville est sur la ceinture de feu du Pacifique. Et donc, les "collines" de la ville sont toutes des volcans éteints... Donc il y a toujours un risque qu'un volcan se forme à proximité de la ville, dû à remontée de magma !

Le Mont Eden, le plus haut volcan d'Auckland (comme vous pouvez le deviner, il est éteint).

Et je ne pouvais pas manquer LE temple du rugby néo-zélandais, le sanctuaire des All-Blacks, le Saint Siège de l'Ovalie. Alors, vous avez trouvé ? Petit indice, ça tire son nom du mont à proximité. Alors ?

Il s'agit d'Eden Park, le stade d'Auckland. Le stade qui va accueillir tous les matchs des quarts de finale à la finale lors de la Coupe du monde de rugby en 2011. Et oui, pour ceux qui ne le savent pas, c'est ici qu'elle aura lieu. D'ailleurs, j'en parlerai un peu plus en détail dans un autre article.

Continuons le chemin vers les quais. Là, l'ancienne douane :

Petite particularité : la douane est partie depuis longtemps. Elle a été remplacée par...des magasins duty free ! Comme quoi, les choses ont changé assez radicalement !

Maintenant, direction le musée maritime. Auckland est une ville très sportive : outre le rugby, elle est extrêmement fière de son statut de ville de la voile. Elle a accueilli deux coupes de l'America, en 2000 et 2003 après avoir gagné en 1995 et 2000 (le pays gagnant accueille l'édition suivante, sauf pour la Suisse qui joue en Espagne). Donc pas étonnant de voir d'immenses hôtels de luxe sur les quais du port de plaisance. Le musée retrace bien évidemment la passion de la ville pour la voile, ce qui n'est pas pour me déplaire. D'ailleurs, normalement, j'aurai dû faire une croisière de 13h à 15h30 sur ce voilier (géré par le musée, qui possède trois voiliers qui naviguent encore) :

Mais le temps en a voulu autrement : une tempête s'annonçait, donc ils ont annulé. Dommage, surtout qu'il a fait beau après 14h... D'ailleurs, cette tempête m'a permis de voir enfin de l'orage et d'énormes trompes d'eau en NZ. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles je vais pouvoir vous parler de la coupe du monde de rugby. Mais j'y reviendrai un tout petit peu plus tard. Déjà, Auckland étant une ville ouverte presque entourée par l'eau, de nombreux ferrys permettent d'atteindre les villes voisines. Et ce depuis longtemps. Le centre des ferrys se trouve au Ferry Building :

Mais revenons-en au musée (qui se trouve un tout petit peu plus loin sur le port). Le musée retrace donc l'histoire maritime de la NZ, et plus particulièrement celui d'Auckland. Et il possède énormément de bateaux, miniatures ou à taille réelle, et de toutes les époques :

Le premier est un bateau polynésien, car le musée a aussi de nombreux bateaux d'autres îles que la NZ (et l'histoire des maoris est intimement liée à ces voiliers, qui leur ont permis de traverser l'océan pour atteindre la NZ. D'ailleurs, les maoris sont les plus proches cousins des tahitiens : il est sûr que les maoris viennent des environs de Tahiti. Le deuxième bateau est un vrai navire utilisé pendant des dizaines d'années à transporter des marchandises. Le dernier est le navire qui a gagné la coupe de l'America en 1995. Et bien sûr, ils parlent aussi de la marine intérieure (lacs, rivières) et de l'importance de la mer pour la NZ (immigration dans les années 1840-1870, pêche à la baleine etc.).

Musée très complet, que je recommande pour ceux qui aiment tout ce qui touche à la mer.

Mais revenons-en au sujet du "pourquoi je peux vous parler de la coupe de rugby ?". En fait, la tempête a été vraiment très forte et...j'avais oublié mon parapluie à Hamilton. Et le seul magasin qui vend des parapluies à côté du musée est...le magasin de la coupe du monde. Donc je suis l'heureux acquéreur d'un parapluie immense aux couleurs de la coupe du monde de rugby, et qui n'est pas pratique à porter (mais qui peut servir de bâton de marche, ce qui n'est pas négligeable). Mais donc ce passage dans ce magasin m'a permis de voir l'ampleur de la coupe du monde de rugby pour les néo-zélandais.

Mais je ne suis pas là pour parler de ça (pas ici en tout cas), donc retour aux visites. Vu que la croisière était annulée, je suis allé faire quelque chose que j'avais prévu pour le lendemain : le Kelly Tarlton's Underwater World & Antarctic Encounter. Pour y aller, deux choix : navettes ou bus. Pas de bol, la navette passe toutes les heures, sauf à 14h. Et devinez qu'elle heure il était ? Donc direction le Birtomart, le centre névralgique des transports en commun de la ville (il est à moins de 100m du Ferry building).

Avec le bus, direction Mission Bay pour la visite de l'aquarium. La baie est assez loin du centre-ville, donc les moyens de transport sont obligatoires :

La particularité du Kelly Tarlton's est sa colonie de manchots...d'Antarctique. Non non, je n'ai pas absorbé de drogues illicites, il y a vraiment des manchots de l'Antarctique. Dans une grande salle, les conditions climatiques de l'Antarctique y sont recrées : grand froid, conditions climatiques changeantes etc. Deux espèces y sont présentes : les manchots royaux...


...et les manchots papous (ou manchots Gentoo).


Il y a environ 80 manchots, dont une grande partie de manchots royaux. Dommage, les manchots papous sont franchement plus mignons. Les manchots papous sont les plus rapides sous l'eau (35km/h), et les manchots royaux sont les deuxièmes plus gros manchots du monde (derrière les manchots empereurs) :

Et encore, celui-là est petit. Normalement ils font plutôt 80cm.

La visite se compose de trois principales attractions : la visite d'une copie d'une cabane du Pôle Sud (inspirée de celle construite par Scott au début 1900), le tour de la colonie et l'aquarium. Avant cela, quelques explications sur quelques manchots et sur le danger de l'eau de l'Antarctique (avec un grand jeu : un bassin d'eau glacé, un chronomètre ; le but est de réussir à tenir 30s... Personnellement, j'ai préféré abandonner à 10s, de peur de ne plus sentir ma main pendant l'heure suivante).


C'est dans ce genre de cadre austère qu'ont vécu pendant plusieurs mois l'équipe de Robert Flacon Scott, qui a commandé la première mission scientifique en Antarctique en 1904, et le premier anglais à avoir atteint le Pôle Sud (un mois à peine après Amundsen). Malheureusement, il est mort pendant le chemin du retour, avec le reste de son équipe. Continuons un peu la visite. Après la cabane, nous ne quittons pas vraiment l'Antarctique pour aller voir les manchots d'un peu plus près. Puisque l'on ne peut pas aller directement dans leur "enclos" (pour ne pas les déranger et surtout parce qu'il y fait un peu moins de 0°C), nous prenons une sorte de réplique de l'engin suivant (automatisé pour le coup) pour faire un tour de la colonie.

Voilà la colonie (attention, deux intrus se cachent parmi ces manchots royaux ! Saurez-vous les reconnaître ?)
Et pour finir, les gros bébés tous touffus. Par contre, ils ne sont pas super beaux...


Ensuite, visite de l'aquarium. je suis tombé sur le repas des raies, donc j'en ai profité pour voir ça. Et, elles sont gentilles ces raies, mais un peu collantes quand on leur donne à manger :

Comme quoi, maintenant j'ai la preuve qu'elles savent faire le beau !

Ensuite, montée sur un tapis roulant pour passer dans un tube avec des poissons circulant autour et au-dessus de nous. Dont des requins. Classique, mais toujours efficace.

Et pour finir, quelques petit bassins, avec des animaux assez typiques de la NZ ou des alentours. Mais avant ça, quelqu'un tenait à vous dire quelque chose : "Coucou !"

Dans les animaux typiques de la NZ, voilà l'huître de Bluff. On les trouve principalement à Bluff, au sud de l'île du Sud (rappelez-vous, j'y ai pris le ferry pour Stewart Island). La particularité de cette huître est d'avoir un coquille verte et marron :

Et nous arrivons à la fin de l'aquarium, malgré les bouchons :

Pas pressées les écrevisses (koura en maori, ce qui a donné son nom à la ville de Kaikoura), que l'on trouve dans quelques zones dans l'île du Sud. Bon, réellement, nous voilà à la fin de ce samedi à Auckland. Mais je ne repars que le dimanche en fin d'après-midi donc, à suivre, la suite de ma visite d'Auckland.


 
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