vendredi 30 avril 2010

Et pour quelques dollars de plus...vous reprendrez bien une p'tite glace ?

Je ne vous ferai pas saliver plus longtemps, voilà le Franz Josef Glacier :


Et comme vous pouvez le remarquer, le temps ne m'apprécie vraiment pas ! Et oui, il s'est mis à pleuvoir alors que j'approchais le glacier. Au bout d'une marche de près d'une heure à travers la forêt (à 300m d'altitude, donc toujours la même forêt) puis la vallée glaciaire, on peut arriver au pied du glacier. Les différents cours d'eau qui bordent, traversent et submergent le sentier sont alimentés par la pluie, les cascades et la glacier en lui-même.


C'est donc en enjambant une petite rivière, en marchant sur les cailloux et en survivant à la pluie que l'on peut s'approcher...


...puis atteindre le glacier.


Voilà le lieu de naissance de la principale rivière. Sous cette arche de glace. Ce glacier possède de nombreuses arches, et fait 12 km de long. Alors je disais qu'il ne faisait pas trop froid, c'est de moins en moins vrai au fur et à mesure de mon approche du glacier. Le vent passe sur la neige et donc l'air est plus froid.


Et comme souvent, on ne peut pas s'approcher de trop près du glacier, ni de cette magnifique arche (le retour des cordes jaunes et des panneaux rouges et jaunes).

Comme à chaque endroit magnifique, un pitit souvenir, avec des magnifiques gouttes d'eau sur l'objectif... Arrivé au bout du parcours, j'ai fait demi tour pour retourner à la voiture.

Et bien sûr, en repartant, la pluie a commencé à faiblir, et le soleil à faire de timides apparitions. Donc, comme d'habitude, un arc-en-ciel a pointé le bout de ses nez (en fait, il n'y a pas un mais deux arc-en-ciel à chaque fois, de par la réflexion des rayons lumineux dans les gouttes d'eau; le deuxième est très peu lumineux, donc difficile à voir).


En regardant bien, on peut distinguer le second arc qui commence presque au milieu du front du glacier. Au fait, vous vous rappelez de la rivière que l'on doit traverser pour poursuivre le chemin ? Et bien voilà le gué :


Et malgré ma chance habituelle, je ne me suis pas trempé les pieds. Et puisqu'il faut bien finir avec le glacier, une petite dernière photo pour la route :


Car la route est longue, et la pente est forte (ah, Raffarin, sort de ce corps !). Le retour à la civilisation se fait à Hokitika, au bord de la mer de Tasman, au nord des glaciers. La région autour d'Hokitika a toujours été un repaire de mineurs et de carriers. Avant les européens et les chinois dans les mines d'or (j'y reviendrai un peu plus loin), des pierres étaient récupérées puis travaillées par les maoris. En effet, cette partie de la NZ, à la pointe du Westland/Tai Poutini, est riche en jade (néphrite ici) ou pounamu, pierre très importante dans la culture maorie.
D'ailleurs, Poutini était un géant qui créa le jade.

Le pounamu est très dur, donc difficile à tailler mais aussi très pratique pour fabriquer des armes. Et sa couleur permet d'obtenir de très beaux bijoux. Mais l'attrait de la ville pour les européens vint de l'or, le jade n'intéressant que les touristes, bien plus tard. La ville a donc été très riche, et possède encore de nombreuses marques de sa soudaine richesse.


Mais les nombreux incendies qui ont ravagé la ville au XIXème siècle ont fait perdre à la ville une part importante de son caractère : on pouvait y trouver des dizaines d'hôtels et de bars. La route du jour est bientôt finie, je m'approche enfin de Greymouth, mon étape.

Mais d'abord, remontons le temps, grâce à mes supers pouvoirs, à l'époque de la ruée vers l'or.


Mes pouvoirs m'ont emmené près de Greymouth, dans le village de Shantytown. La ville est la reconstitution d'une ville typique de la ruée vers l'or néo-zélandaise.


Un détail trahit la modernité du lieu (deux en fait) : la rue goudronnée, et les bancs. Sinon, on s'y croirait ! Des gens ont vraiment habité dans la zone, sous la forme de petits hameaux, mais ils ont a été abandonné après la fin de la ruée vers l'or. Shantytown a essayé de recréer une ville type, pas exactement ce qui se trouvait ici, mais les bâtiments sont des répliques de vrais bâtiments. Seule une scierie est restée à proximité après la mort de la région de Shantytown. Et comme dans toutes les villes créées pendant la folie de l'or, des chinois s'y étaient installés :


Pour rejoindre la scierie, un seul moyen, le train, avec un "équipage" (le chauffeur plus un "mécano") en habit d'époque, pour une locomotive fonctionnant à l'eau et au charbon, à l'ancienne.


En revenant vers la scierie, on passe devant une animation permettant de chercher de l'or.

Nous voilà de retour au centre ville.


Le petit bâtiment à gauche avec les colonnes, sur le côté de cette immense maison, est une loge maçonnique. Contrairement à la France où les francs-maçons restent assez cachés et sont peu aimés, ici, en NZ, les loges ont pignon sur rue. Voilà que mon tour du village s'achève. Mais il me reste un travail à faire. Je n'ai pas trouvé d'or et comme les voyages ça coûte cher, il faut que je me refasse. Donc j'ai décidé de braquer la banque.

Aaaah noooooon, les guichets sont fermés. Tant pis, une autre fois. Partons donc vers Greymouth avant que quelqu'un ne découvre mon projet raté. Greymouth est une ville au bord de mer, qui a survécu à la fin de la ruée vers l'or grâce à son petit port, mais surtout par la découverte de charbon. La ville n'est néanmoins pas très intéressante, surtout parce que la jetée est en travaux...


Pour finir cette journée, après un tour rapide à Greymouth, j'ai décidé (après l'avoir appris quelques minutes plus tôt) que malgré la fermeture de presque tous les magasins/musées du centre ville, une seule chose était ouverte après 16h30 (heure classique de fermeture en NZ) : la brasserie de la ville. Enfin devrais-je dire, l'une des plus grandes brasseries de NZ : Monteiths. Faut dire que c'est presque le truc le plus typique à faire à Greymouth.

Donc visite de la brasserie, explication du procédé de fabrication et dégustation à la fin. Alors là, on a même le droit de goûter des grains d'orge et de sentir l'arôme de la bière en train de fermenter. Au-dessus de la cuve, il faut agiter le bras doucement puis faire remonter les arômes ventilés grâce à sa main. Et, il faut l'avouer, ça réveille. Violemment ! Mes sinus ont été débouchés en 1µs par une odeur extrêmement forte de bière. Voilà l'une des fameuses cuves :


La brasserie produit toutes sortes de bières et de dérivés : des blondes aux brunes en passant par des bières plus exotiques (une est une adaptation d'une bière tchèque) et une sorte de panaché en un peu plus alcoolisé. Et maintenant, ils produisent aussi du cidre (fait pour les fillettes puisqu'il est doux). La dégustation est assez corsée, puisqu'on peut goûter les 6 sortes de bières/cidre (et une cuvée spéciale pour fêter le début de la récolte du houblon), et après, il est possible de se resservir 4 fois, soi-même ce coup-ci. Donc on peut s'amuser au grand jeu du remplissage de bière dans un verre, en essayant de réussir une bière parfaite. Bon, connaissant mon "grand amour" pour cette boisson, je ne me suis resservi qu'une fois, pour tester mon habilité à servir une bière pression... Et bien, je m'en suis pas mal sorti ! Comme je viens de le dire, normalement, on pouvait se resservir jusqu'à 4 fois. Mais certains ont réussi à en avoir plus, quand la barmaid ne regardait pas. Ce qui n'a pas duré. Et cela a permis d'entendre l'argument du siècle, donné par l'un des soifards engueulé par la barmaid :
"_Mais madame, je peux me servir encore une autre fois (ndlr : ça faisait déjà 5 fois qu'il s'était resservi), car je ne suis pas saoul !
_Non, je suis désolé mais vous ne pouvez pas.
_Mais je peux boire plus, je suis allemand !"

Au moins, il a eu le mérite de faire rire tout le monde. Et c'est sur cette visite que se termine ma journée, à une étape de ma destination finale : Nelson.

Glace menthe-chocolat

Je continue ma remontée de l'île du Sud (précision : ça fait deux semaines que je l'ai fini, je suis lent à mettre mon blog à jour), à travers les montagnes, jusqu'aux glaciers.

Mais d'abord, quittons Queenstown pour Wanaka. Il y a deux routes entre ces deux villes : une truffée de virages mais plus courte, et une qui fait le tour des principales montagnes. Forcément j'ai pris le chemin le plus court, qui était aussi le plus pittoresque. Après une série de virages, sorte de petite sœur de la montée de l'Alpe d'Huez (il n'y avait que 7 virages en épingle, soit 3 fois moins que pour l'Alpe d'Huez), on peut voir un panorama assez grandiose de la vallée.

La route de Wanaka n'est pas hyper intéressante, à part la présence d'un hôtel datant de la ruée vers l'or à Cardona, seul village sur cette route. Cette dernière se termine à Wanaka, ville tranquille au bord d'un lac (le lac Wanaka...) où se trouvent plusieurs attractions, dont le New Zealand Fighters Pilo Museum. Il s'agit d'un musée commémorant l'aviation néo-zélandaise pendant la Seconde Guerre Mondiale.


Et bien sur, il y a des avions visibles dans le musée, et un qui vole toujours (que je n'ai pas vu puisqu'il était dans le ciel...). Sur la route menant au nord, toujours plusieurs panoramas sur quelques lacs de la région (nous sommes toujours dans le Lake District... Plus pour longtemps).


Comme je l'ai dit, plus pour longtemps. Il faut bien retourner vers les coins plus sauvages, moins agréables aux humains pour s'installer. Et bien entendu, la zone sauvage reprend ses droits avec la quasi-omniprésence de la forêt. Et l'entrée dans le Mount Aspiring National Park. C'est l'une des quatre parties du patrimoine mondiale de l'UNESCO, les trois autres étant le Fjordland, le Westland (là où je me dirige) et le Aoraki/Mount Cook National Park (le Mt Cook est la plus haute montagne de Nouvelle-Zélande : 3754m). La route traverse donc le parc, et je me suis donc laissé guider par le mince filet gris qu'est la route au sein de cette végétation luxuriante.


Deux merveilles sont proches de la nationale : Les Haast's Gates...


...et les Thunder Creek Falls.

Les Haast's Gates sont en fait le pont étroit traversant le Haast, le torrent qui se jette dans la mer au niveau de la localité de...Haast Beach (pas foulé sur le nom quand même). Cela rappelle un peu le Pont de l'abîme, en plus bas. Les chutes quant à elle se trouvent un peu en repli dans la forêts.

Autant vous prévenir, la ville de Haast (pas Haast Beach, qui se trouve à 3km de la ville) n'est marqué sur les cartes pour une raison : c'est le seul point carburant à moins de 100km, et c'est l'étape privilégiée entre Queenstown et les glaciers. j'exagère, c'est aussi la seule vraie ville (au sens kiwi de l'île du Sud) à 100km à la ronde. Donc ne nous arrêtons pas à cette localité, et poursuivons. Comme je vous l'ai dit, il y a la mer de Tasman à proximité de Haast. Et le meilleur point de vue est à Knights Point, en haut des falaises.

A partir de ce point, la route bifurque vers les terres, et ne revient vers le mer que pour un bref passage à Bruce Bay avec sa plage déroutante. Presque effrayante.


Il faut avouer qu'elle ressemble plus à un cimetière des éléphants qu'à une plage. Comme l'indiquent les panneaux à l'entrée de la plage, il faut faire très attention aux débris que la mer, lors des fortes marées, peut rejetter sur la route. Mais à marée normale, tous ces débris sont rejettés sur la plage. De plus, une sorte de rituel existe sur cette plage, comme je l'ai très vite remarqué : les gens s'y arrêtent et font au choix : un monument en pierre, un monument avec des branches, un monument cumulant les deux matériaux ou écrive quelque chose sur un pierre trouvée sur la plage. Je n'avais pas le temps d'ériger une œuvre d'art visible depuis la lune, donc j'ai écrit simplement sur une pierre que j'ai laissé au bord de la route, comme toutes les autres pierres marquées. Il doit en avoir des centaines, voire des milliers.


Voilà mon souvenir, laissé à la NZ. Un peu plus loin, sur un grillage, une autre marque de voyageurs, mais de taille plus restreinte : 10 soutiens-gorge étaient accrochés à ce grillage, quasiment au milieu de nulle part. Bon, là, je ne pouvais pas étoffer la collection, donc j'ai continué ma route. Plus beaucoup de choses intéressantes le long du parcours, si ce n'est l'entrée dans le Westland/Tai Poutini National Park (la partie la plus au nord du patrimoine mondial). Première étape à Fox Glacier, le plus grand glacier du parc. Détail assez perturbant : à côté des glaciers se trouvent de la forêt pluviale. Donc, non, il fait pas froid à proximité (le front du glacier, que l'on peut voir sur la photo, se trouve à 250m d'altitude).


Fox Glacier est, comme je l'ai dit, le plus grand glacier de la NZ. Le glacier va de 250m jusqu'à près de 3000m d'altitude. Comme ils s'amusent à le faire figurer sur les panneaux explicatifs, la Tour Eiffel fait minuscule comparée à la taille du glacier. Il mesure 13km de long. Le problème, c'est qu'il avance vite, très vite : environ 1m/semaine (pour ceux qui ne le savent pas, à grande échelle temporelle, un glacier peut être considéré comme un fluide). Et donc, il est très dangereux de s'en approcher. Donc, si on s'éloigne un peu de parking, on peut voir ça :

Des cordes jaunes, des rochers pour soutenir le chemin (l'ancien chemin était approximativement là où se trouve le bras principal de la rivière maintenant...), des panneaux rouges et jaunes etc. Tiens d'ailleurs, une vue de la rivière provenant du glacier, avec ses blocs de glace pas encore fondus :


Bon, je savais bien que le vrai danger se trouve à proximité directe du glacier, donc passer les cordes jaunes ne feraient pas de mal, surtout pour prendre quelques photos d'un peu plus près.

Toute la vallée a été creusée par le glacier, donc il n'est pas étonnant d'être entouré par des montagnes aux pentes abruptes. Malheureusement, je n'ai pas fait la visite guidée (il me fallait un pantalon qui ne soit pas un jean...ce que je n'ai pas pris dans ma valise pour venir en NZ), car le glacier peut tout de même s'approcher, et même s'escalader, mais accompagné d'un guide.

Pour finir cette journée, qui était plus qu'entamée, j'ai fait un petit tour au lac Matheson à l'ouest de Fox Glacier (qui est également un village...de touristes), accessible de la route par une balade d'une quinzaine de minutes. Ce lac à la particularité de réfléchir les Mont Cook et Tasman, les deux plus hauts monts de la NZ. Comme le temps aime que je vois les lacs réfléchissant sous la pluie, il a fallu qu'il pleuve ! Cela gâche la réflexion des montagnes, mais pas celle de la forêt environnante.


Pas mal malgré la pluie ?

Bon, bien sûr, au crépuscule, je suis enfin arrivé à Franz Josef Glacier, petite ville composée en partie d'hôtels. J'avoue, cette article ne montre pas trop les glaciers, surtout le Franz Josef Glacier. Mais ce n'est que partie remise, puisque, dans le prochain article, je me suis approché de très très près du glacier Franz Josef.

A suivre donc : le glacier et la route vers le Nord, encore et encore.

lundi 26 avril 2010

Un fjord, mais pas de Danone

Le voilà, l'article probablement le plus attendu. Et oui car ce jour-là, malgré les longues heures de car et le réveil à 6h30, j'ai vu les paysages les plus merveilleux de l'île du Sud. Et ce malgré la pluie... Oui parce que la pluie a été notre plus grande "amie" ce jour-là !

Dans le dernier article, je vous ai dit que Milford Sound, là où je me dirige (en car) se trouve à l'ouest de Queenstown. C'est vrai. C'est même légèrement au nord-ouest de Queenstown. Mais une seule route y mène et en revient, et elle va en direction du Sud. Donc il faut repartir vers le Sud, et à mi-chemin entre Invercargill et Queenstow, remonter vers le nord.


Voilà pour le chemin jusqu'à Te Anau, pause dans notre périple (et aussi parce que des gens montent dans le car dans cette ville). Alors, gros avantage, le chauffeur n'est pas juste là pour nous conduite bêtement jusqu'à Milford Sound. Il est aussi guide. Donc pendant pratiquement tout le trajet, il nous a expliqué les points importants du voyage, l'histoire des endroits où nous sommes passés, des anecdotes dont "pourquoi choisir de la laine de mérinos" etc... Donc pas le temps de s'ennuyer, et cela rend vraiment le trajet intéressant. Et le car s'arrête aux coins vraiment pittoresques. Alors petite précision, il y a plus ou moins 4 compagnies qui font le même trajet, et qui s'arrêtent aux mêmes endroits... Donc puisque les cars ne sont pas exactement partis en même temps, on croise de temps en temps un autre car, qui repart quand nous arrivons ou, inversement, arrive quand nous partons.

Après être parti de Te Anau, dernier coin de civilisation avant la nature sauvage, nous nous dirigeons vers le Fiordland, parc naturel qui regroupe entre autres Milford Sound. Et plus nous nous enfoncions dans le parc, plus il pleuvait... Mais comme nous a dit le guide/chauffeur, la région est la pluvieuse de toute la NZ (près de 200 jours par an). Mais l'avantage, c'est que des milliers de cascades se forment. La plupart tarissent quelques heures après la fin de la pluie. Premier arrêt, les Mirror Lakes, qui comme leur nom l'indique (et comme le panneau à l'envers au bout du lac le montre), sont tellement clairs qu'ils réfléchissent très bien la lumière, et donc les reflets des montagnes y sont magnifiques. Et en fond, à flanc de montagnes, quelques cascades sont visibles.

Bon, la pluie a légèrement perturbé la réflexion... Mais en regardant de plus près, on peut quand même voir l'effet miroir, relativement bon pour un jour de pluie.

Nous ne pouvons pas rester des heures à chaque arrêt, puisque le planning du jour est serré. Mais le chauffeur nous a laissé assez de temps pour bien profiter des arrêts.

Voilà quelques détails pris lors d'un des arrêts (cette fois, juste parce que des toilettes y sont installées, pour les voyageurs). Milford Sound est le fjord la plus visité, principalement grâce à sa route et au fait que, selon le chauffeur, ce soit le plus majestueux. Mais parlons de la route. Elle change assez brutalement, puisqu'après des routes entre les forêts pluviales, la route commence à longer le flanc des montagnes, et à s'approcher de quelques précipices. Et puisqu'il pleut, la route est assez souvent traversée par des rivières, créées par les cascades temporaires. Et bien sûr, le moindre cours d'eau devient un torrent, même miniature, par ce temps.

En fond, dans les nuages, vous pouvez voir un névé. Donc signe que les montagnes en hiver sont couvertes de neige. D'ailleurs, en moyenne une à deux semaines par an, la route est fermée, par risque d'avalanche. Et autour de l'hiver, il peut aussi y avoir d'autres sortes d'avalanches, d'arbres cette fois, emportés par des glissements de terrain. Donc bien que la route soit goudronnée et large, il faut s'en méfier. Mais continuons la route jusqu'à Homer Tunnel. Et voilà un exemple de névé, accessible cette fois.

Normalement, il est interdit de s'en approcher de trop près, puisque la voute de neige peut s'effondrer à tout moment. Mais ça n'empêche pas les courageux d'aller voir. Le tunnel est assez singulier, puisqu'il est trop étroit pour laisser passer deux voitures, et encore moins deux cars, donc un feu est installé à l'entrée. Sa "période" est de 15 minutes (il doit rester allumé 2 minutes, puis éteint 13, le temps que les gros véhicules puissent traverser le tunnel). Et donc si nous ratons un feu, il faut attendre... Donc c'est assez drôle de voir le chauffeur nous klaxonner pour nous dire de nous dépêcher, pour ne pas rater le feu vert. Et en sortant du tunnel, on sent qu'on approche de Milford Sound.


Oui, on ne pouvait que le "sentir", parce que voir quelque chose avec ce temps était compliqué... Mais nous venons d'entrer dans la vallée menant au fjord. Alors l'arrêt suivant, dans la vallée, est le dernier arrêt avant le fjord. Une petite marche dans la forêt pluviale, pour aller voir une petite cascade.

Non ça ce n'est qu'une rivière. Par contre, ça c'est la fameuse cascade :

Ok, elle n'est pas si petite que ça. Et la pluie n'arrange pas les choses : déjà que la rivière doit charrier des milliers de mètres cubes d'eau à l'heure, là c'était un vrai bouillon infernal. Après un nouveau passage à travers la forêts, et un petit passage en car, nous voilà arrivé. Petite précision, il est 13h10. Donc la route et les arrêts ont duré près de 6 heures. Le village de Milford Sound est assez simple : un port (où ne se trouvent que les bateaux pour les touristes, et un ou deux pour le Department of Conservation (qui s'occupe du site, comme de la plupart des sites naturels), une ou deux auberges de jeunesse, un camping et...c'est tout ! Donc je l'avoue, ce n'est pas un village, ce n'est une base pour les touristes. Mais pas le temps de bien voir les "habitations", direction le bateau pour une croisière de près de 2h dans le fjord. Ah, Milford Sound se dit piopiotahi en maori.

Il y a plusieurs compagnies qui vont à Milford Sound, donc pas mal de monde dans le bateau, mais il y a également plusieurs types de croisière. Dans l'autre principal fjord (Doubtful Sound), il est même possible de passer une nuit dans le fjord. Mais ce fjord est bien plus difficile d'accès que celui-ci. La pluie n'est pas responsable de la couleur de l'eau, elle est naturellement sombre, presque noire. En fait, l'eau douce qui coule des cascades, en énorme quantité vu le volume de pluie par jour et le nombre de cascade, forme une couche d'eau plus légère que l'eau de mer, qui se retrouve au fond. Donc cette brusque différence de densité empêche la lumière de passer correctement. Et donc, à à peine une dizaine de mètres de profondeur, il est possible de voir du corail noir, que l'on ne trouve normalement qu'à une quarantaine de mètres de profondeur. Bon, là, pas le temps de voir du corail (il existerait des sites de plongées), mais par contre,nous avions tout le temps de voir des cascades, innombrables.

Une gigantesque d'un peu plus près :


Et d'un peu plus loin. Petite précision, le bateau doit bien faire 10-15m de haut, si l'on prend comme base la ligne de flottaison...

La croisière continue, le bateau faisant demi-tour presque à la fin du fjord, dans l'embouchure sur la mer de Tasman.


Alors, petite précision, au fur et à mesure de l'avancée, il s'est arrêté de pleuvoir. Ce qui est pratique pour profiter du pont supérieur sans finir aussi humide que la mer elle-même. Et le ciel se dégage peu à peu. Ça gâche un peu le côté mystérieux, mais par contre ça permet de se rendre compte du gigantisme du fjord. Et justement, je vous parlais de la mer de Tasman, et bien la voilà :


Donc nous voilà au bout. Et cela a permis de vérifier que peu de gens étaient malades. Car le bateau s'est mis à faire du sur-place, pour permettre aux passagers de profiter du paysage. Et en faisant du sur-place, il tanguait dangereusement (il y en a même deux qui ont fait un léger vol plané sur le sol).


Comme vous pouvez le voir, il s'agit toujours de la même végétation, celle originelle de la Nouvelle-Zélande. D'ailleurs, il est possible de la découvrir de l'intérieur, puisqu'au sein du Fiordland, il existe 3 Great Walks, des marches de plusieurs jours permettant de découvrir la nature, la vraie ! Comme je vous l'ai dit, plus le temps passe, plus le ciel se dégage, et plus la vue du fjord devient grandiose.


Oui, il fallait bien que je me sacrifie en me faisant prendre en photo.


La chute d'eau qui suit est la plus célèbre de la zone, puisque c'est la plus haute des cascades éternelles" (contrairement à la majorité de cascades vues le long du parcours, celle-ci n'est jamais asséchée) : Stirling Falls (oui, c'est le même nom qu'une célèbre formule d'équivalence de n!).


Le fjord, étant une zone protégée (elle est même classée Patrimoine mondiale de l'UNESCO), de nombreuses espèces y habitent assez tranquillement. Donc rien d'étonnant à y voir des animaux, dont nos amies les otaries à fourrure :


Par contre, je suis déçu de ne pas avoir pu voir les gorfous du Fiordland, sorte de manchot à énormes "sourcils". Mais bon, la journée était déjà assez merveilleuse comme ça.


Alors, si vous regardez attentivement vers le milieu de cette photo, vous remarquerez quelque chose. Et oui, un arc-en-ciel ! En effet, le soleil a pu enfin pointé le bout de son nez, et le ciel devient de plus en plus bleu ! Notre croisière fait une petite pause, pour laisser une des expéditions descendre au milieu de la nature, dans un port aménagé, avec un seul bâtiment, pour faire on-ne-sait-trop-quoi.

Encore un névé au milieu des nuages.

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis maintenant un saint. La preuve, avec cette photo de Saint Damien :

Ok, je ne peux pas vraiment être un saint, ma barbe ne datait que quatre jours, pas de plusieurs mois...


Malheureusement, tout a une fin, et pour l'heure, il s'agit de la croisière. Nous sommes donc revenu au point de départ, pour refaire le trajet en car dans le sens inverse. Mais avec deux différences : plus d'arrêts jusqu'à Te Anau, et cette fois, il y avait un magnifique ciel bleu. Allez, deux dernières photos de Milford Sound avant de partir :


Je pense que vous comprenez pourquoi ce lieu fait partie des sites classées par l'UNESCO. Bon, je vous ai un peu menti. Nous avons fait un léger arrêt avant Te Anau. Au départ, nous devions juste attendre le feu vert à l'entrée du Tunnel. Et cela nous a permis de voir des visiteurs, pas vraiment venus d'ailleurs : deux kéas sauvages !


Le premier attendait tranquillement sous la barrière de sécurité. Le chauffeur l'ayant remarqué, il nous fit signe de regarder. Et comme on avait le temps (un signe pour savoir quand le feu va passer au vert : des véhicules sortent du tunnel), il l'a fait venir. Ce n'est pas compliqué, il suffit de taper un peu sur la vitre, d'ouvrir la porte, et ils approchent naturellement : ce sont des animaux extrêmement curieux et très intelligents. Le premier est venu jusque devant la porte. Donc j'ai vu un kéa sauvage à moins d'un mètre ! Le deuxième est arrivé juste avant que l'on doive partir, parce qu'il a remarqué un véhicule arrêté, et donc des choses qui pouvaient être intéressantes. Par contre, puisque nous devons arriver vers 19h30 à Queenstown, pas question de rater le feu. Donc c'est avec tristesse que nous avons laissé là ces deux kéas. La route a été assez calme (plus d'explication du chauffeur, qui nous a laissé dormir et profiter du paysage ensoleillé cette fois). Donc rien de bien intéressant lors du retour en car, je vais donc finir par une photo du lac Te Anau. Juste une petite anecdote, ce lac est le deuxième plus large lac de NZ, après le lac Taupo (île du Nord, au sud de Rotorua).

Prochaine étape : Franz Josef Glacier.
 
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