vendredi 9 juillet 2010

Un fabliau tous-noirs

Oyé oyé gentes damoiselles et gents damoiseaux. Laissez-moi vous conter la fabuleuse histoire de cette terrible guerre qui fit rage en des temps anciens. N'ayez point peur, il n'y a point de fantômes, ni d'esprits maléfiques, mais seulement des hommes qui combattirent fièrement pour leur honneur. Bien qu'étant un noble troubadour, je vous puis de croire la fidélité de cette histoire, puisque j'en fus le spectateur privilégié.

C'était l'an de grâce 2010. Une guerre terrible faisait rage entre la Nouvelle-Zélande, et ses fiers guerriers tout de noir vêtus, et les anciens maîtres de cette terre lointaine. Plusieurs batailles eurent lieu en cette funeste terre, funeste pour tous ceux qui tentent de prendre le dessus sur ces terribles guerriers. La fin de l'automne se sentait, et il fût tragique pour les fiers britanniques. Premier à souffrir, les irlandais partirent bien vite, à l'agonie après leur première défaite, ce qui a permis au centenaire maori de les achever sans remords, bien que la fierté irlandaise leur ait permis de tenir jusqu'au bout.

Mais leur plus tenace ennemi fut le Pays de Galles. Les gallois, bien que vaincus lors d'une première bataille, étaient encore en vie. Et ils voulaient leur revanche. Et ils voulaient leur montrer à ces sombres barbares de quel bois se chauffent les dragons rouges.

La guerre permit néanmoins au peuple de s'amuser. Et pour cela, le bon peuple en eut pour ses deniers. Les propriétaires du champ de bataille avaient trouvé des fougères vivantes, des feux follets, qu'ils eurent enfermés dans une grande sphère de métal, et de grands feux d'artifice, comme seuls les meilleurs artificiers savent en faire. Et les sorciers ont même fait souffler des flammes infernales sur le champ. Mais ces étranges sorciers ont promis de ne point utiliser leurs sortilèges pour contrecarrer les performances des guerriers. Cette guerre doit venir de la nature, non de la magie.

Lors de cette grande fête, les peuples de multiples contrées s'étaient réunis autour du champ de bataille, bientôt empli de guerriers furieux.

Cette grande fête a même été l'occasion pour certains compatriotes de côtoyer nos ennemis du jour, puisque que dans une autre partie du monde, nos guerriers gaulois allaient affronter les pumas aux mâchoires acérées et aux instincts affutés contre les coqs. Mais je ne vais point vous conter cela. La fête dura longtemps, suffisamment pour permettre aux fiers guerriers de revêtir leurs fines armures, et se préparer à une guerre totale.

Le moment tant attendu arriva. D'abord, un rituel eut lieu : au milieu de cette foule transie, en attente du premier sang, les fiers guerriers chantèrent leur hymnes, pour invoquer les puissances mystiques de leur nation.

Mais les guerriers tous de noirs vêtus utilisèrent, malgré l'inaction des sorciers, un terrible secret ancestral pour effrayer les guerriers dragons. Leur magie s'opéra grâce à une danse violente, puissante, communément appelée haka, qui déstabilise l'ennemi et le tétanise à quelques mètres de ces danseurs à la fois terribles et envoûtants.

Et, après qu'un petit garçon ait annoncé le début des hostilités, la bataille débuta. Elle fit rage pendant un peu plus de quatre-vingt minutes, une guerre de tranchées où les gallois, trop tentés de ne pas suivre les règles strictes imposées par le grand prêtre de la Guerre, tout puissant grâce à son troisième œil qu'il réveille en décrivant un rectangle face à lui. Et cela aida les fiers guerriers kiwis, tous de noir vêtus à s'approcher de la victoire finale.

Mais au bout de vingt-quatre minutes, l'un des guerriers kiwis réussit à atteindre la base arrière des guerriers dragons.

Puis, la bataille se calma. Les deux camps n'arrivèrent point à approcher la base adverse.

Mais encore et toujours les kiwis profitèrent des erreurs des dragons.

Et à soixante-dix minutes, tout s'emballe. Un guerrier de chaque équipe se retrouve exclu pour dix minutes. Leur propre échange de coups ne convenait pas à cette guerre. Mais la fin devant se passer dix minutes plus tard, ils ne revinrent jamais. Malgré cette réduction des dragons à quatorze guerriers, ils réussirent à faire s'écrouler au terme d'une rude assaut la défense kiwi, elle-même réduite à quatorze combattants. Mais c'était sans compter la reprise de ces kiwis, blessés dans leur orgueil. Si vous deviez retenir un conseil, ce devrait être le suivant : ne jamais blesser un guerrier kiwi dans son orgueil ou c'est la mort assurée !

Dans les derniers instants de cette guerre, avant que les combattants ne quittent le champ de bataille pour un repos bien mérité, un guerrier kiwi réussit ce que la plèbe attendait depuis bien longtemps : il entra dans la base adverse, et acheva cette rude guerre entre ces deux nations, et assit la puissance des guerriers tous de noir vêtus en leur propre terre. Les autres nations n'ont qu'à bien se tenir, car en leur sein les kiwis sont invincibles !

Mais nous sentions que les fiers noirs combattants avaient tout de même une certaine crainte, une appréhension quant à leur futur incertain. Au lieu d'un massacre, ils ont fait ce qu'ils devaient faire pour vaincre, sans visites incessantes dans la base galloise. Car, bien que fiers et invaincus sur leur terre, ils sentent une sombre présence planer autour d'eux, d'une terrible contrée peuplée de terribles guerriers, mus dit-on par une puissante aura qui les rend imbattables. Et ils le sentent, ce sombre présage, directement issu des terres sauvages et relativement méconnues de la pointe sud de l'Afrique.

Mais cela est une autre histoire...

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Une bien belle histoire n'est-ce pas ? Il est vrai que le barde n'est pas très bon pour conter les histoires, mais il ne coûte pas cher, ce qui est un plus.

La soirée elle-même fut très bonne, avec une place à moins de 10m des vestiaires et à neuf rangées de la pelouse (enfin, vu l'emplacement, à trois rangées du banc de touche des gallois). Ce qui m'a permis d'attendre juste sur le côté de la sortie des vestiaires et de voir entres autres Dan Carter et Richie McCaw sortir des vestiaires (d'ailleurs, ils étaient trop concentrés pour signer des autographes à ce moment-là). Et puisqu'on parle d'autographes, j'en ai moi-même recueilli quelques uns à la fin du match (mais pas des deux joueurs cités au-dessus, puisqu'ils étaient bizarrement semi-entourés par une foule immense), mais pas celui de Rokocoko qui s'est arrêté de signer 5m avant d'arriver à l'endroit où je me trouvais... Et bien entendu, la loi de Murphy s'applique encore et toujours, puisque la plupart des actions se passaient de l'autre côté du terrain, à côté de la tribune d'en-face !
Mais en tout cas, excellente soirée.

Pour résumer, un petit bilan rugbystique de la tournée britannique en NZ :
- All-Blacks - Irlande : 66-28
- Maori rugby - Irlande : 31-28
- All-Blacks - Pays de Galles (match 1) : 42-9
- Maori rugby - Angleterre : 35- 28
- All-Blacks - Pays de Galles (match 2) : 29-10

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