lundi 26 avril 2010

Un fjord, mais pas de Danone

Le voilà, l'article probablement le plus attendu. Et oui car ce jour-là, malgré les longues heures de car et le réveil à 6h30, j'ai vu les paysages les plus merveilleux de l'île du Sud. Et ce malgré la pluie... Oui parce que la pluie a été notre plus grande "amie" ce jour-là !

Dans le dernier article, je vous ai dit que Milford Sound, là où je me dirige (en car) se trouve à l'ouest de Queenstown. C'est vrai. C'est même légèrement au nord-ouest de Queenstown. Mais une seule route y mène et en revient, et elle va en direction du Sud. Donc il faut repartir vers le Sud, et à mi-chemin entre Invercargill et Queenstow, remonter vers le nord.


Voilà pour le chemin jusqu'à Te Anau, pause dans notre périple (et aussi parce que des gens montent dans le car dans cette ville). Alors, gros avantage, le chauffeur n'est pas juste là pour nous conduite bêtement jusqu'à Milford Sound. Il est aussi guide. Donc pendant pratiquement tout le trajet, il nous a expliqué les points importants du voyage, l'histoire des endroits où nous sommes passés, des anecdotes dont "pourquoi choisir de la laine de mérinos" etc... Donc pas le temps de s'ennuyer, et cela rend vraiment le trajet intéressant. Et le car s'arrête aux coins vraiment pittoresques. Alors petite précision, il y a plus ou moins 4 compagnies qui font le même trajet, et qui s'arrêtent aux mêmes endroits... Donc puisque les cars ne sont pas exactement partis en même temps, on croise de temps en temps un autre car, qui repart quand nous arrivons ou, inversement, arrive quand nous partons.

Après être parti de Te Anau, dernier coin de civilisation avant la nature sauvage, nous nous dirigeons vers le Fiordland, parc naturel qui regroupe entre autres Milford Sound. Et plus nous nous enfoncions dans le parc, plus il pleuvait... Mais comme nous a dit le guide/chauffeur, la région est la pluvieuse de toute la NZ (près de 200 jours par an). Mais l'avantage, c'est que des milliers de cascades se forment. La plupart tarissent quelques heures après la fin de la pluie. Premier arrêt, les Mirror Lakes, qui comme leur nom l'indique (et comme le panneau à l'envers au bout du lac le montre), sont tellement clairs qu'ils réfléchissent très bien la lumière, et donc les reflets des montagnes y sont magnifiques. Et en fond, à flanc de montagnes, quelques cascades sont visibles.

Bon, la pluie a légèrement perturbé la réflexion... Mais en regardant de plus près, on peut quand même voir l'effet miroir, relativement bon pour un jour de pluie.

Nous ne pouvons pas rester des heures à chaque arrêt, puisque le planning du jour est serré. Mais le chauffeur nous a laissé assez de temps pour bien profiter des arrêts.

Voilà quelques détails pris lors d'un des arrêts (cette fois, juste parce que des toilettes y sont installées, pour les voyageurs). Milford Sound est le fjord la plus visité, principalement grâce à sa route et au fait que, selon le chauffeur, ce soit le plus majestueux. Mais parlons de la route. Elle change assez brutalement, puisqu'après des routes entre les forêts pluviales, la route commence à longer le flanc des montagnes, et à s'approcher de quelques précipices. Et puisqu'il pleut, la route est assez souvent traversée par des rivières, créées par les cascades temporaires. Et bien sûr, le moindre cours d'eau devient un torrent, même miniature, par ce temps.

En fond, dans les nuages, vous pouvez voir un névé. Donc signe que les montagnes en hiver sont couvertes de neige. D'ailleurs, en moyenne une à deux semaines par an, la route est fermée, par risque d'avalanche. Et autour de l'hiver, il peut aussi y avoir d'autres sortes d'avalanches, d'arbres cette fois, emportés par des glissements de terrain. Donc bien que la route soit goudronnée et large, il faut s'en méfier. Mais continuons la route jusqu'à Homer Tunnel. Et voilà un exemple de névé, accessible cette fois.

Normalement, il est interdit de s'en approcher de trop près, puisque la voute de neige peut s'effondrer à tout moment. Mais ça n'empêche pas les courageux d'aller voir. Le tunnel est assez singulier, puisqu'il est trop étroit pour laisser passer deux voitures, et encore moins deux cars, donc un feu est installé à l'entrée. Sa "période" est de 15 minutes (il doit rester allumé 2 minutes, puis éteint 13, le temps que les gros véhicules puissent traverser le tunnel). Et donc si nous ratons un feu, il faut attendre... Donc c'est assez drôle de voir le chauffeur nous klaxonner pour nous dire de nous dépêcher, pour ne pas rater le feu vert. Et en sortant du tunnel, on sent qu'on approche de Milford Sound.


Oui, on ne pouvait que le "sentir", parce que voir quelque chose avec ce temps était compliqué... Mais nous venons d'entrer dans la vallée menant au fjord. Alors l'arrêt suivant, dans la vallée, est le dernier arrêt avant le fjord. Une petite marche dans la forêt pluviale, pour aller voir une petite cascade.

Non ça ce n'est qu'une rivière. Par contre, ça c'est la fameuse cascade :

Ok, elle n'est pas si petite que ça. Et la pluie n'arrange pas les choses : déjà que la rivière doit charrier des milliers de mètres cubes d'eau à l'heure, là c'était un vrai bouillon infernal. Après un nouveau passage à travers la forêts, et un petit passage en car, nous voilà arrivé. Petite précision, il est 13h10. Donc la route et les arrêts ont duré près de 6 heures. Le village de Milford Sound est assez simple : un port (où ne se trouvent que les bateaux pour les touristes, et un ou deux pour le Department of Conservation (qui s'occupe du site, comme de la plupart des sites naturels), une ou deux auberges de jeunesse, un camping et...c'est tout ! Donc je l'avoue, ce n'est pas un village, ce n'est une base pour les touristes. Mais pas le temps de bien voir les "habitations", direction le bateau pour une croisière de près de 2h dans le fjord. Ah, Milford Sound se dit piopiotahi en maori.

Il y a plusieurs compagnies qui vont à Milford Sound, donc pas mal de monde dans le bateau, mais il y a également plusieurs types de croisière. Dans l'autre principal fjord (Doubtful Sound), il est même possible de passer une nuit dans le fjord. Mais ce fjord est bien plus difficile d'accès que celui-ci. La pluie n'est pas responsable de la couleur de l'eau, elle est naturellement sombre, presque noire. En fait, l'eau douce qui coule des cascades, en énorme quantité vu le volume de pluie par jour et le nombre de cascade, forme une couche d'eau plus légère que l'eau de mer, qui se retrouve au fond. Donc cette brusque différence de densité empêche la lumière de passer correctement. Et donc, à à peine une dizaine de mètres de profondeur, il est possible de voir du corail noir, que l'on ne trouve normalement qu'à une quarantaine de mètres de profondeur. Bon, là, pas le temps de voir du corail (il existerait des sites de plongées), mais par contre,nous avions tout le temps de voir des cascades, innombrables.

Une gigantesque d'un peu plus près :


Et d'un peu plus loin. Petite précision, le bateau doit bien faire 10-15m de haut, si l'on prend comme base la ligne de flottaison...

La croisière continue, le bateau faisant demi-tour presque à la fin du fjord, dans l'embouchure sur la mer de Tasman.


Alors, petite précision, au fur et à mesure de l'avancée, il s'est arrêté de pleuvoir. Ce qui est pratique pour profiter du pont supérieur sans finir aussi humide que la mer elle-même. Et le ciel se dégage peu à peu. Ça gâche un peu le côté mystérieux, mais par contre ça permet de se rendre compte du gigantisme du fjord. Et justement, je vous parlais de la mer de Tasman, et bien la voilà :


Donc nous voilà au bout. Et cela a permis de vérifier que peu de gens étaient malades. Car le bateau s'est mis à faire du sur-place, pour permettre aux passagers de profiter du paysage. Et en faisant du sur-place, il tanguait dangereusement (il y en a même deux qui ont fait un léger vol plané sur le sol).


Comme vous pouvez le voir, il s'agit toujours de la même végétation, celle originelle de la Nouvelle-Zélande. D'ailleurs, il est possible de la découvrir de l'intérieur, puisqu'au sein du Fiordland, il existe 3 Great Walks, des marches de plusieurs jours permettant de découvrir la nature, la vraie ! Comme je vous l'ai dit, plus le temps passe, plus le ciel se dégage, et plus la vue du fjord devient grandiose.


Oui, il fallait bien que je me sacrifie en me faisant prendre en photo.


La chute d'eau qui suit est la plus célèbre de la zone, puisque c'est la plus haute des cascades éternelles" (contrairement à la majorité de cascades vues le long du parcours, celle-ci n'est jamais asséchée) : Stirling Falls (oui, c'est le même nom qu'une célèbre formule d'équivalence de n!).


Le fjord, étant une zone protégée (elle est même classée Patrimoine mondiale de l'UNESCO), de nombreuses espèces y habitent assez tranquillement. Donc rien d'étonnant à y voir des animaux, dont nos amies les otaries à fourrure :


Par contre, je suis déçu de ne pas avoir pu voir les gorfous du Fiordland, sorte de manchot à énormes "sourcils". Mais bon, la journée était déjà assez merveilleuse comme ça.


Alors, si vous regardez attentivement vers le milieu de cette photo, vous remarquerez quelque chose. Et oui, un arc-en-ciel ! En effet, le soleil a pu enfin pointé le bout de son nez, et le ciel devient de plus en plus bleu ! Notre croisière fait une petite pause, pour laisser une des expéditions descendre au milieu de la nature, dans un port aménagé, avec un seul bâtiment, pour faire on-ne-sait-trop-quoi.

Encore un névé au milieu des nuages.

Pour ceux qui ne le savent pas, je suis maintenant un saint. La preuve, avec cette photo de Saint Damien :

Ok, je ne peux pas vraiment être un saint, ma barbe ne datait que quatre jours, pas de plusieurs mois...


Malheureusement, tout a une fin, et pour l'heure, il s'agit de la croisière. Nous sommes donc revenu au point de départ, pour refaire le trajet en car dans le sens inverse. Mais avec deux différences : plus d'arrêts jusqu'à Te Anau, et cette fois, il y avait un magnifique ciel bleu. Allez, deux dernières photos de Milford Sound avant de partir :


Je pense que vous comprenez pourquoi ce lieu fait partie des sites classées par l'UNESCO. Bon, je vous ai un peu menti. Nous avons fait un léger arrêt avant Te Anau. Au départ, nous devions juste attendre le feu vert à l'entrée du Tunnel. Et cela nous a permis de voir des visiteurs, pas vraiment venus d'ailleurs : deux kéas sauvages !


Le premier attendait tranquillement sous la barrière de sécurité. Le chauffeur l'ayant remarqué, il nous fit signe de regarder. Et comme on avait le temps (un signe pour savoir quand le feu va passer au vert : des véhicules sortent du tunnel), il l'a fait venir. Ce n'est pas compliqué, il suffit de taper un peu sur la vitre, d'ouvrir la porte, et ils approchent naturellement : ce sont des animaux extrêmement curieux et très intelligents. Le premier est venu jusque devant la porte. Donc j'ai vu un kéa sauvage à moins d'un mètre ! Le deuxième est arrivé juste avant que l'on doive partir, parce qu'il a remarqué un véhicule arrêté, et donc des choses qui pouvaient être intéressantes. Par contre, puisque nous devons arriver vers 19h30 à Queenstown, pas question de rater le feu. Donc c'est avec tristesse que nous avons laissé là ces deux kéas. La route a été assez calme (plus d'explication du chauffeur, qui nous a laissé dormir et profiter du paysage ensoleillé cette fois). Donc rien de bien intéressant lors du retour en car, je vais donc finir par une photo du lac Te Anau. Juste une petite anecdote, ce lac est le deuxième plus large lac de NZ, après le lac Taupo (île du Nord, au sud de Rotorua).

Prochaine étape : Franz Josef Glacier.

2 commentaires:

  1. Wouaaaa, c'est juste magnifique !
    c'est vraiment into the wild !
    Je suis jaloux, profites en un max ;)

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  2. t'as vu un marsupilami passé dans la forêt?

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